vendredi 5 décembre 2014

DRAWING OFF 2

Exposition DRAWING OFF ( seconde édition)
Sélection de onze artistes 
(Béquillard, Clarbous, Foulché, Heraud, Jaminet, Outier, Navarro, Pélaquier, Sauze, Schilling, Schläpfer)
Dans les locaux de l’Anacrouse
5, place du petit Scel à Montpellier
Du 29 novembre au 7 décembre 2014





Roselyne Pélaquier Série les Organiques miroir, 2014



DRAWING OFF 2

  Cette seconde édition du salon du dessin contemporain « off » à Montpellier possède un charme rare. Elle existe avant la tenue du « in » (prévu pour 2015) dans le cadre d’un timing extrêmement malicieux. Toujours organisée par Licence III sous la houlette de Philippe Jaminet, dans les locaux de l’Anacrouse, elle présente onze artistes travaillant autour de cette définition mouvante du dessin (cf. liste complète plus haut). Comme il s’agit ici d’un petit billet d’humeur plutôt qu’une critique je me permettrais d’utiliser un ton plus personnel. Tout d’abord pour illustrer cette extension du domaine de la définition, les miroirs gravés de Roselyne Pélaquier rayonnent d’une force énigmatique ; un travail sériel nommé les Organiques. Clarbous a décliné le mot « ciel » d’une façon discrète et subtilement sinueuse au travers de découpes très orchestrées. Les titres de ses œuvres fleurent bon la citation latine mais ironique : « Perrenis Juvenis », « Salutatem Aeternam », etc. D’autres artistes ont choisi une approche plus papier, si j’ose dire, déclinant le geste avec l’intention dans un cocktail subtil : Christine Foulché et son Rhizome, Patrick Sauze, ou encore Doris Schläpfer. Jürgen Schilling pratique l’explosion visuelle avec l’emploi de la pierre oxydée de Madrigueras. Jean-Paul Héraud expose des portraits tourmentés tandis que Jacques Outier réintroduit le concept du carnet à dessins, au nom si bien porté, les exhibant sous une protection de verre, jouant avec le montré caché de circonstance. Jaminet expose deux Anémographie, en passe de devenir le référentiel incontournable de sa recherche plastique. Un coup de projecteur sur les compositions cultivées de Didier Béquillard qui allie rigueur et déclinaison des couleurs. Enfin les réflexions visuelles de Pascal Navarro qui introduisent une nostalgie élégiaque avec sa série Eden Lake.
  La passion des contraires crée un espace de confrontation plastique. Les dissemblances créent une nouvelle richesse et l’ensemble donne naissance à un questionnement salutaire. Pour reprendre Barthes dans son fameux classement dichotomique je me place résolument du côté du « j’aime », de façon raisonnée mais aussi en jonglant avec une libre association de desseins.
                                                                                                                                                                           Christian Skimao

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